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Nos camarades sur l’Astrolabe sont arrivés ce matin à Hobart, à 2680 km de Dumont d’Urville. Ils devraient être de retour en France d’ici 3 jours. La traversée pour le retour a été moins tranquille qu’à l’aller, avec quelques sévères coups de vent et de la houle croisée.

Ce matin, nous avons aussi eu la surprise de voir que les manchotières se sont bien vidées. En jetant un œil vers la banquise, on en a vu un bon nombre qui partait vers le large et l’eau libre. La saison aura décidément été très mauvaise pour les manchots : rien que sur l’Ile des Pétrels où la base se trouve, il y a 18 000 couples. D’habitude, sur les deux œufs qu’ils pondent, un poussin survit jusqu'à la mue pour devenir de jeunes adultes. Cette année, il semble qu’il ne reste pas un seul poussin. Les conditions et l’absence de débâcle auront eu raison de tous les poussins cette année. Il semble que les manchots vivent au moins une trentaine d’années donc l’espèce n’est pas en danger pour le moment mais il ne faudrait pas que ce phénomène se reproduise trop souvent. La tempête que nous avons eue a permis à la banquise de s’ouvrir sur 11 km. Les animaux qui partent vers le large auront donc « seulement » 28 km à parcourir au lieu des 39 km que nous avions jusqu’à maintenant. Les manchots Adélie passeront l’hiver en mer. Les manchots Empereur, quant à eux, viendront nicher pendant l’hiver.

Ce matin, nous avons aussi eu la surprise de voir que les manchotières se sont bien vidées.

Ce matin, nous avons aussi eu la surprise de voir que les manchotières se sont bien vidées.

Un peu de science…

Nous avons fait un deuxième type d’expérience sur les amphipodes avec Didier. Il s’agit d’un choc thermique : nous avons pris des animaux conservés dans une eau qui leur est normal (aux alentours de 0˚C) puis les avons immergés pendant 3 heures dans une eau à 6˚C et remis à 0˚C après ça pour qu’ils puissent récupérer. Nous avons prélevé et congelé des animaux à différents intervalles. Quand on fait une expérience de ce type avec des espèces de nos côtes (il faut quand même changer les températures…), les animaux ont une réaction physiologique : leurs cellules expriment toute une série de protéines qui servent à gérer les dégâts engendrés par la température. Pourquoi donc vouloir faire ça sur des espèces Antarctiques ? Ces espèces étant depuis des millions d’années exposées à des températures très constantes, certaines ont perdu la capacité de réponse à une forte température. Nous voulons donc savoir si nos amphipodes ont encore gardé cette capacité. Ces analyses ne pourront se faire qu’une fois de retour à Roscoff. Nous ferons une autre expérience comme ça demain mais à 9˚C cette fois-ci : il faut que la température soit assez élevée pour générer un stress … et nous n’avons aucun moyen de le savoir avant de faire les analyses au laboratoire. On multiplie donc les conditions pour être sûrs dde déclencher une réponse si les animaux en ont encore la capacité.

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